Les TCHERKESS et le Général COLLET


Groupement d'escadrons Tcherkesses - Tenues de Parade
 


Les Tcherkess sont originaires des montagnes du Caucase. Fuyant la politique d'annexion menée par la Russie, les TCHERKESS, musulmans depuis le début du XVIII siècle, s'installent à la fin du XIX siècle en Syrie.
L'histoire de leur épopée au Levant, est liée à celle du Général COLLET.
Philibert COLLET est né le 12/12/1896 à Sidi-Bel-Abbès. Durant la première guerre mondiale, il est engagé volontaire pour quatre ans dans l'infanterie. Il se bat au sein du 9 Régiment de Marche de Tirailleurs Algériens (RMTA) de 1916 à 1918.
Sous-Lieutenant en juin 1918, blessé deux fois, il arbore une croix de guerre avec quatre citations et sera fait en octobre 1918 chevalier de la Légion d'Honneur sur le champ de bataille.
Début 1919, COLLET se porte volontaire pour le théatre d'opérations de Palestine-Syrie. Il rejoint le 412 Régiment d'Infanterie qui fait partie de la Deuxième Brigade Mixte de Marche de Zouaves et de Tirailleurs ( 3 RMMTZ ).
Il est affecté au 7 Bataillon du 1 Régiment de Tirailleurs Algériens.
Au cours de l'année 1920, à la tête d'une section puis d'un groupe franc, il se fait remarquer par son allant et son courage. Il gagne quatre citations.
En novembre 1920, il entre au Service de Renseignement du Levant, ou il assure la double fonction de commandement de milice et celle de conseiller administratif de caza.
En 1922, il est affecté au Service de Renseignement d'Alep.
Il est commandant d'un escadron de gendarmerie mobile où il remarque le courage d'un détachement de cavaliers Tcherkess.
Il participe avec eux, à la pacification des secteurs d'Idlib et d'Hadjilar de 1922 à 1924.
Le nom d'Hadjilar sera choisi comme première inscription à broder sur l'Étendard des Tcherkess. Faisant preuve d'un courage, d'une endurance et d'un dévouement exemplaires, les hommes de COLLET, encadrés par les Lieutenants TOUFIK BEY et OSMAN BEY, inscrivent une deuxième victoire à son Étendard, celle du Djebel Druze.
En novembre 1925, le Groupement Tcherkess est articulé en trois escadrons;
Dès 1926, deux escadrons supplémentaires sont formés puis porté en 1927 à huit escadrons sous les appelations de "Garde Mobiles" puis "d'Escadrons Légers du Levant".
Les zones d'actions des missions se situent dans la région de Damas, de l'Anti-Liban,au Djebel Druze.
Entre 1925 et 1927, malgré des pertes sensibles (300 cavaliers dont 20 officiers), les Tcherkess participent à la fin de la rébellion Druze.
Dix noms de combats particulièrement rudes figurent sur l'Etendard des Tcherkess : HADJILAR, DJEBEL DRUZE, KALAAT_DJENDAL, MEDJEL_CHEMS, KATANA, DJEBAT EL KACHAB, GHOUTA, MAARABA, ANTI-LIBAN, DREISJE.
Sept citations à l'ordre de l'armée sont attribuées au Groupement Tcherkess.
Le Capitaine COLLET est fait officier de la Légion d'Honneur en 1927.
A la tête de sa Karalga, sa garde personnelle, il se révèle comme étant un chef de guerre hors pair, d'une valeur exceptionnelle.
En avril 1941, sous son impulsion, fidèles à leurs traditions d'honneur et de droiture, une grande partie des Tcherkess se rallient aux Forces Françaises Libres et participent à la campagne de Syrie.
Le proverbe tcherkess "Pour l'honneur, donne ta vie", résume l'état d'esprit de ces excellents cavaliers.
L'indépendance de la Syrie en 1946, marque la fin des Escadrons Tcherkess. Mal acceptés et intégrés une minorité d'entre eux gagne la Jordanie, la Palestine, le Caucase.
Les Tcherkess restés en Syrie seront massacrés dans des réglements de comptes sanglants avec les diverses communautés auxquelles ils s'étaient affrontés.
Les cavaliers Tcherkess furent de très fidèles serviteurs de la France, répondant à leur devise "VAPEQUE TCERQES" : "En avant Tcherkess".
Le Général COLLET, compagnon de la Libération le 31/3/1944, totalisant 13 palmes et 4 étoiles sur sa croix des T.O.E, commandant la région militaire de Toulouse, décède le 15 avril 1945 suite à de graves ennuis de santé.

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