HISTORIQUE des OPÉRATIONS TCHERKESS.1925-1927

                   
 

En août 1925, au moment où lui parviennent les nouvelles des premiers succès de l'insurrection druze, Collet est l'officier de renseignement d'Alep-ville. Conscient du service que peuvent rendre ses cavaliers Tcherkess, il sollicite la faveur de participer aux opérations qui s'ouvrent, à la tête de son Premier Escadron, dont l'effectif est porté à 150 hommes, le complément étant aussitôt recruté par Osman Bey à Kuneitra.
Ce premier escadron prend part aux opérations de la colonne Gamelin sur Soueida en septembre 1925. Employé comme cavalerie d'avant-garde, il s'y révèle un instrument d'exploration incomparable, susceptible en même temps des actions de surprise et de force les plus audacieuses.
Le 23 septembre, ayant reconnu et masqué le Tell i Hadid, il prend part à son enlèvement, perdant 1 tué et 4 blessés.
Le 24, poussant hardiment de l'avant, en enfant perdu, il traverse en trombe le village de Soueida et entre dans la citadelle deux heures avant la colonne de Ressas, il se dépense sans compter, travaillant à toute distance du gros, fournissant au commandement des renseignements précieux sur l'ennemi et le pays.
L'expérience ainsi faite portera ses fruits; mais avant de devenir la cellule mère des escadrons nouveaux qui, à partir de novembre, vont être formés, le Premier escadron a encore de rudes combats à livrer.
Ramené sur Damas, il ne connait pas de repos du 13 au 26 octobre, au moment de la révolte de la ville, où il ne cesse de se dépenser pour maintenir l'ordre dans la Ghouta, combattant les bandes qui se forment, désarmant les villages.
Dans la nuit du 2 au 3 novembre, c'est l'affaire de Kalaat-Djendal, relatée plus haut, où l'escadron perd 10 tués et 13 blessés mais où l'ennemi laisse sur le terrain 70 cadavres et perd 300 hommes.
A la suite de ce combat, l'escadron ne compte plus qu'une centaine d'hommes; mais c'est une élite, un véritable escadron de cadres.
Aussi est-il décidé de les utiliser comme noyaux des trois escadrons à constituer, à l'exception de ceux qui constitueront la liaison et la garde personnelle, la "Karalga" de Collet.
Novembre est ainsi employé à recruter, équiper, organiser en unités et instruire les 400 hommes nécessaires à la formation de ces trois escadrons (à 150 hommes chacun) , levés par moitié dans les régions de Kuneitra et Homs.
Trois officiers français, les Lieutenants Buteri, Renucci et Herchin, sont affectés au nouveau "Groupement tcherkess". Quant aux officiers tcherkess, ils sont nommés, partie parmi les chefs de guerre héréditaires, partie parmi les sous-officiers du Premier escadron.
Fin novembre, les trois escadrons (Osman Bey,Toufik Bey,Hadji Acha) sont rassemblés à Kuneitra, prêts à entrer en campagne. Ils ne vont pas à tarder à se souder au feu et à justifier les espérances les plus ambitieuses que l'on avait mises en eux.
L'hiver 1925-1926 est en effet une succession ininterrompue de combats, certains très meurtriers. Déjà, en novembre, des détachements patrouillant dans la région de Kuneitra ont eu des engagements vigoureusement conduits avec des bandes druzes.
Du 1 au 6 novembre, le Groupement au complet participe à la colonne Martin sur Medjel Chems, enlève au combat à pied, le 1 décembre, les villages de Boghata et Messadi, perdant un officier (lieutenant Salem Effendi) et 7 hommes tués, un officier et 10 hommes blessés, alors que l'ennemi abandonne une quarantaine de cadavres; le 2 décembre, le groupement réussit à prendre pied dans les lisières de Medjel Chems, perdant 5 tués et 10 blessés, tuant plus de 50 hommes à l'ennemi.
Ramené à Damas où la rebellion devient de plus en plus violente, les Escadrons Tcherkess participent à la colonne Vergne, qui du 14 au 16 décembre, installe les postes de Otaya et Hoch Kharaba, et battent le 14, près d'Harasta, un parti de rebelles qui laisse sur le terrain 15 cadavres et un F.M.
Le 18, au cours d'un nettoyage de la région au Nord du Zor, l'Escadron d'Osman Bey enlève le village de Hammoré où l'ennemi abandonne 20 cadavres.
Le 29 décembre, le Groupement encercle et désarme Deraya.
Le 31, il a un violent engagement avec l'ennemi au sud de Yelda, lui tuant 19 hommes, perdant 1 tué et 7 blessés.
En janvier et février, le Groupement, qui s'accroît en février d'un quatrième escadron, est employé la plupart du temps au maintien de la sécurité de la route et de la voie ferrée Beyrouth-Damas dans leur traversée de l'Anti-Liban. Il participe à ce titre à la colonne Vergne sur le Barada, Yenta et Deir El Achair, enlevant à la bande Akkache, le 14 janvier, à Achrafié, un canon de 37 et un stock important de munitions.
Le 9 février, Collet et deux escadrons, rappelés à Damas pour une opération de ravitaillement du poste d'Ahmed Pacha, ont un engagement à la ferme Khiara, perdant un tué et 3 blessés, tuant 12 hommes à l'ennemi.
Le 12 février, à Halvi, le groupement livre à la forte bande druze de Chekib Ouahab un violent combat au cours duquel l'Escadron Herchin est engagé au corps à corps; Les Tcherkess perdent dans cette très dure affaire 21 tués, dont l'Adjudant Iskendar Bey, et 16 blessés.
Après être redescendu sur Damas et avoir livré plusieurs combats autour de la ville, le groupement prend part, avec la colonne Vergne, aux opérations de nettoyage de la région de Yenta, relatées plus haut (colonnes Lefort et Clément-Grandcourt), ayant un engagement, le 25 février, à El Hamé, où il tue 11 bandits, perdant 1 tué et 2 blessés.
Deux escadrons, avec le Lieutenant Herchin, sont alors laissés à Damas où ils réussissent à maintenir l'ordre dans le pays récemment pacifié; Les deux autres escadrons sont ramenés à Damas (lieutenant Collet et Alessandri) et prennent part aux incessantes opérations menées en Ghouta. Citons les affaires de Douma-Otaya (3 au 5 mars) relatées plus haut, où les Tcherkess perdent 3 tués et 12 blessés; L'évacuation du poste d'Ahmed Pacha (8 mars) où ils perdent 14 blessés.
Un cinquième escadron est formé en mars; A cette occasion le Lieutenant Collet incorpore dans son Groupement les éléments Ismaïlichs, Kurdes, Druzes, Chammars,jugés dignes d'y figurer.
Cet amalgame donnera d'excellents résultats; Il étendra de plus la capacité de renseignements de la formation.
Cette période de l'hiver 1925-1926, où le Groupement tcherkess se constitue et se soude au combat, permet d'en dégager les modes d'emploi les plus judicieux. La cavalerie Tcherkess n'est pas une force régulière; elle peut sans doute en remplir tous les rôles, son armement et sa valeur combative le lui permettent, mais elle peut davantage. Recrutée parmi les habitants du pays où elle est employée, elle est très rustique; vivant sur les ressources locales, elle est d'une grande mobilité, n'étant liée à aucune base de ravitaillement; composée de cavaliers connaissant la région, en parlant la langue, au courant de toutes les données de la politique locale, elle est à même de se procurer le renseignement et de l'exploiter judicieusement. Elle unit en fait la principale qualité d'une troupe de partisans, la parfaite adaptation aux conditions de guerre locales, à la puissance de combat des troupes régulières.
Tenant à utiliser pleinement les capacités de ces formations, le Commandement précise que l'emploi des Escadrons Tcherkess en liaison avec les troupes régulières doit être conçu très largement, que leur mission principale est de poursuivre et de détruire les bandes et qu'il convient de leur laisser dans ce sens la plus large initiative.
La campagne de printemps 1926 commence rudement pour le Groupement. Dirigés d'urgence sur Kuneitra où les rebelles inquiètent les populations tcherkess,quatre escadrons (Lieutenant Herchin et Alessandri) sont assaillis le 25 mars,à leur passage à Katana,pendant la nuit,par une bande d'environ 1200 rebelles qui rééditent la surprise de Kalaat-Djendal. Un très violent combat a lieu de maison à maison; finalement, leurs attaques ayant été repoussées, les assaillants battent en retraite, laissant sur le terrain 42 cadavres; les tcherkess ont 7 tués et 15 blessés.
De Kuneitra, le Groupement participe, au début d'avril, aux opérations de la colonne Martin sur Medjel Chems. Le 3 avril, les Tcherkess pénètrent les premiers dans Medjel Chems, après plusieurs rudes assauts où ils perdent 7 tués et 15 blessés dont deux officiers. Puis le groupement, moins l'escadron Ibrahim Bey, laissé à Katana, rejoint Damas où il opère de fréquentes sorties contre les bandes qui tiennent la Ghouta. Les Lieutenants Roland et Vallier lui sont affectés.
Fin mai, sur renseignements sûrs que deux bandes commandées par des chefs réputés, l'émir Adel Arslan et Ahmed Mereoued, se trouvent dans l'Hermon Sud, Collet reçoit l'ordre de réunir dans le plus grand secret à Sassa, le 30 mai, les quatres escadrons de Damas. Il rallie dans la nuit suivante à Khan Arembé ses deux escadrons de Kuneitra (dont l'un de récente formation) et aussitôt se porte d'un temps de galop sur Joubbat El khachab, à 8 km de là, où est signalée la bande Mereoued. Le village est rapidement encerclé et attaqué de front; après un court et violent combat les rebelles sont défaits; quelques uns réussissent à s'enfuir, abandonnant sur le terrain 41 cadavres dont leur chef et son frère, 42 fusils, une mitrailleuse, une grande quantité de munitions, alors que les Tcherkess ne perdent que 2 tués et 3 blessés.
Cette affaire est un exemple typique des capacités remarquables du Groupement pour les actions rapides et audacieuses; elle a le plus grand retentissement et l'effet le plus salutaire sur la région.
Le 15 et 16 juin, le Groupement coopère aux opérations de la Deuxième colonne de Nebeck et fait au col de Rankus sa liaison avec les éléments de la colonne Arnaud. A Rankus comme à Akobar, les bandes de Faouzi cèdent devant l'élan qui jette spahis du Colonel Ving, escadrons du Levant et Tcherkess sur les crêtes d'où partent les coups de feu.
Puis, après une tournée dans l'Hermon, le Groupement est réparti à l'Ouest et au sud de Damas. Deux nouveaux escadrons sont formés (Lieutenant Cotten et Divary) ce qui en porte le nombre à huit. Ce chiffre mesure le chemin parcouru en neuf mois, depuis le moment où l'unique escadron Tcherkess entrait dans Soueida, ou luttait pour son existence dans Kalaat Djendal.
Fin juillet débute une série d'opérations qui ont pour but de netteyer la Ghouta, puis de pourchasser et détruire les bandes. Les escadrons Tcherkess vont y jouer un rôle de tout premier plan.
C'est tout d'abord, du 19 au 21 juillet, l'attaque concentrique de la Ghouta. Six escadrons tcherkess y participent: cinq avec Collet au groupement Massiet, l'escadron Herchin au groupement Caucanas. Le 19 juillet, précédant la colonne, l'escadron des Lieutenants Herchin et Vallier aborde au galop le village de Barzé fortement défendu, met pied à terre à bout portant et enlève le village après un vif combat de rues, perdant 4 tués et 7 blessés.
Le 20, le groupe Collet s'empare de la ferme Bala, quartier général des rebelles, après un violent combat où il perd 28 tués dont les Lieutenants Kassem Bey et Mustapha Effendi, et 35 blessés dont 2 officiers.
Le lendemain matin c'est encore Collet qui,suivi de sa liaison, prend la tête d'une compagnie de Marocains et l'enlève à l'assaut de Kafer Batna, où les rebelles encerclent le détachement Ving depuis la veille.
Dans les journées qui suivent, sept escadrons Tcherkess réunis opèrent le désarmement du Merdj, fouillant en trois jours une douzaine de villages, y ramassant 1200 fusils et abattant 34 bandits.
Au mois d'aout, c'est une nouvelle opération dans l'Hermon, toujours turbulent. A la tête de six escadrons, Collet enlève le 21 aout le Djebel Berber, position réputée imprenable, et indispensable à l'opération en cours sur Kalaat Djendal, par une marche de nuit de 20km dans la montagne qui amène les Tcherkess au sommet peu avant le jour. Ils tombent à coup de grenades sur les Druzes surpris et les délogent immédiatement,puis repoussent à coups de fusil les rebelles qui montaient prendre leurs emplacements de combat. Dix bandits tués, 25 prisonniers, tel est le bilan de l'affaire. L'occupation inattendue du Djebel Berber amène aussitôt la soumission sans condition de tous les villages environnants pris sous son canon.
Septembre ramène le groupement à Damas d'où il repart le 8 pour une opération de nettoyage de l'Anti-Liban. Laissant le Lieutenant Herchin avec deux escadrons partir par le nord, Collet, avec trois escadrons, quitte Damas par l'est. A son habitude il précède sa troupe en "ford".
Arrivé à Mazraba, il apprend,par un rebelle que blesse et prend sa liaison, que la bande Akkache, 180 hommes en tout, est dans les environs. Les escadrons rejoignent bientot leur chef; l'escadron Divary est lancé sur la gauche, l'escadron Toufic Bey sur la droite, Collet et l'escadron Cotten attaquent de front. La surprise est complète, l'ennemi défait et dispersé est vivement poursuivi, perdant 50 hommes, une mitrailleuse, 43 fusils, 3 F.M.
Les Tcherkess ont 2 tués et 3 blessés.
Le 11 et 12 septembre, nouveaux et rudes combats sur les cretes rocheuses de Bir Jubba (nord de Bir Rechab) où les Tcherkess prennent encore 2 F.M à l'ennemi, mais perdent 5 tués dont 2 officiers (les S/Lieutenants Islam Ali et Mustapha Zakaria).
Revenu à Damas avec son groupement, Collet réussit, le 21 septembre, avec trois escadrons, à cerner dans le Djebel Kassioum, ce qui reste de la bande Akkache, lui tuant 10 hommes, mettant définitivement hors de cause un groupe qui n'a cessé, depuis un an, de nous causer de sérieuses difficultés.
Puis les escadrons établissent un système de surveillance de la lisière nord du Léja, où se sont réfugiées les dernières bandes après leur expulsion de la Ghouta, de l'Hermon et de l'Anti-Liban. Le Lieutenant Divary, avec deux escadrons, est stationné à Boueidan dans ce but.
Dans la nuit du 19, une bande de plus de 150 hommes sort du Léja et, évitant Bourak, se dirige sur Deir Ali. Aussitôt prise en chasse par les escadrons Divary, elle réussit à s'échapper dans l'après-midi du 20 après un combat à Mezar-Zaghbar, où elle met en oeuvre plusieurs armes automatiques dont deux mitrailleuses. Venu dès l'alerte à la rescousse, le reste du Groupement bat vainement l'estrade, le 20 et 21, dans la région est de Kissoué et rentre à Damas le 22.
Le 23 au matin, l'on apprend que la même bande, commandée par les plus dangereux de nos adversaires, l'ex-Capitaine Faouzi et l'Emir Izzeddine (descendant d'Abd El Kader) est dans le Zor, vers Kafer Batna où elle commence à semer l'agitation et à recruter.
Collet se porte aussitôt sur la région indiquée, avec 4 escadrons.
Le Groupement marche déployé dans le terrain difficile de la Ghouta, quand sa droite est prise, à courte distance, sous des feux de mitrailleuses venant du Zor. L'escadron de droite charge aussitôt sur l'ennemi; Le Capitaine Refick Bey est tué d'une balle à la tête en chargeant sur une mitrailleuse dont ses hommes s'emparent.
Instantanément tout le Groupement s'est rué au combat dans les vergers. L'escadron Roland, pris sous un feu d'armes automatiques, perd 15 tués en quelques minutes; le Lieutenant Roland et le Capitaine Fouad Bey sont blessés. La liaison et l'escadron Vallier s'emparent de trois mitrailleuses; Le Maréchal des Logis Hadj By, au courage légendaire, en prend une à lui seul après avoir abattu 7 bandits; il en tuera 6 autres dans la poursuite.
Ainsi violemment attaqués, les rebelles battent en retraite à midi.
La poursuite commence, mais est rendue très difficile par la végétation dense et fourrée. Le Capitaine Osman Bey est tué, le revolver au poing, d'une balle tirée à quelques mètres; Le Lieutenant Herchin abat son adversaire.
A 13H30 les débris de la bande réussissent à se dérober.
Cette affaire,capitale dans l'histoire de la destruction des bandes, fait disparaitre la plus dangeureuse d'entre elles par sa valeur, son nombre, son armement. Elle perd, le 23 octobre, 61 tués laissés sur le terrain, dont 7 anciens officiers turcs ou fayçaliens ou chefs de bandes réputés, se fait enlever 4 mitrailleuses, 2 F.M, 60 fusils, des caisses de munitions.
Sa défaite est consommée le 24 dans la région de Sassa par l'escadron Tcherkess Hulot qui lui tue 30 hommes dont Choukad Bey, second de Faouzi.
Le 25 à Deir el Handjar par les escadrons Divary qui tuent 10 hommes à une bande venue à la rescousse.
Les Tcherkess paient chèrement cette victoire. Ils perdent 35 tués et 14 blessés, et, parmi les tués, quelques unes des plus belles figures du Groupement : le Capitaine Osman Bey, le plus ancien, l'un des plus braves, dont l'influence parmi les siens avait permis à Collet de former ses escadrons; il avait perdu trois membres de sa famille dans les rangs des escadrons et y comptait encore de nombreux proches, qui désignèrent sous les balles deux d'entre eux pour ramener son corps et continuèrent à combattre pour le venger; le jeune Druze Said, agé de 18 ans, chauffeur de Collet, légendaire dans le Groupement pour son insouciance et son dévouement à son chef et qui, à force de voir sa voiture criblée de balles, se croyait invulnérable.
Le Groupement participe encore, du 18 au 29 novembre, aux opérations de l'Ouadi Lioua, où il exécute le 27, en ligne avec des Escadrons Druzes, une charge grandiose sur les villages de Lahité et Dakir.
Puis il effectue jusqu'à la fin de l'année de nombreuses tournées de police qui ne donnent plus lieu qu'exceptionnellement à des engagements.
Les derniers bandits ont passé les frontières ou se cachent dans les rochers inhospitaliers du Safa.
Les huit escadrons Tcherkess (numérotés de 12 à 19 ) sont dès lors répartis dans la région de Damas, en des points de stationnement se prétant à la surveillance des zones de passage et à un regroupement rapide en cas de besoin.
Le coup de grace sera porté par les Tcherkess aux derniers bandits en mai 1927. A cette époque, le Capitaine Collet et 5 de ses escadrons sont en surveillance aux lisières du Léja, les 3 autres escadrons aux alentours de Damas.
Le 17 mai, l'Emir Izzeddine (réfugié dans le Safa) pénètre dans la Ghouta à la tête d'une bande comprenant 50 cavaliers et 100 piétons, fait irruption à Nachabie et marche sur Beit Naim et la ferme Bala.
Le 13 escadron est porté d'urgence sur les lieux avec deux pelotons d'A.M et, vers 16 heures, attaque l'ennemi prés de la ferme Bala; Il est rejoint vers 17 heures par le 19 escadron, puis par le Capitaine Collet et sa liaison.
Le combat est très violent, l'ennemi se replie vers l'est, dans les fourrés du Zor et se dérobe à la nuit. La bande, très éprouvée, se disloque et se disperse en plusieurs groupes qui sont activement recherchés et poursuivis au cours des journées des 18 et 19.
Le 19, les escadrons atteignent, vers Dereidj (sud-ouest de Mnine) un groupe important de rebelles commandés par Izzeddine lui-même.
Un engagement très vif a lieu; les bandits, cernés, se réfugient dans une grotte où ils se défendent désespérément et sont finalement abattus à la grenade après un corps à corps où l'adjudant Hadj-By, porte étendard et héros légendaire du Groupement trouve la mort.
La bande Izzeddine est complétement détruite; elle a perdu 40 tués, 31 prisonniers dont 20 blessés; son chef et ses deux lieutenants sont morts; une quarantaine de rebelles, les derniers survivants,demandent à se soumettre.
Les Tcherkess perdent dans cette affaire 4 tués et 11 blessés.

La période héroïque de l'histoire des escadrons Tcherkess se clôt avec cet épisode.

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