1950, les crabes du 2°Escadron/1°REC dans la Plaine des Joncs.

 

Opération "NORMANDIE" :
A regarder ce document, on pourra penser qu'il s'agit d'une sorte de rallye amphibie sportif mais décontracté ; la vérité est toute autre car ce ne sont là que les préludes de mise en place avant de durs combats avec le Viêtminh dans ses sanctuaires, qui ne font guère l'objet de photographies spectaculaires. Au cours de cette opération, le 22 juin 1950 en plaine des Joncs, le lieutenant Marc DEVAUX (2ème escadron), le mdl PFAFFMANN et trois légionnaires seront tués ; le mdl FILIPPINI et un légionnaire seront gravement blessés. Rien que pour l'année 1950 et les 1er et 2ème escadrons, trois officiers seront tués dans la région (lieutenants BULTEAUX, ANGST et DEVAUX) et quatre autres grièvement blessés (Capitaine de BLIGNIERES, lieutenants ARGOUARC'H et CASATI, sous-lieutenant BOUTOT).


Le 2ème escadron à bord d'un LCT gagne sa position ; les LCT US transportaient 24 crabes dans leur cuve, soit un escadron complet


Le LCT vient de beacher ; les crabes gagnent la terre ferme (à gauche, un crabe de dépannage transporte une chenille de rechange).

Sortie des crabes ; on voit les deux gouvernails, en position haute ; les tabliers latéraux protégeant les chenilles sont relevés, pour permettre d'enlever plus facilement les herbes qui se coincent dans les trains de roulement (ils améliorent théoriquement la propulsion dans l'eau, mais ne sont en fait guère baissés que pour les prises d'armes).

Le premier crabe vient de sortir du LCT.

Regroupement par pelotons (on aperçoit sur le crabe de droite un gouvernail en position relevée).

Départ pour l'opération.

Passage devant une cai nha ; la tôle rehaussant l'étrave est en position haute pour moins gêner la vision du pilote.

Passage dans les joncs dans une zone non inondée.

Navigation dans un arroyo ; en charge, les crabes n'ont guère que dix à quinze centimètres de franc bord.


C
rabe mitrailleuse de 30 avec une chenille de rechange à l'arrière qui l'alourdit considérablement ; le moindre clapotis peut le faire couler.


En croisière en attendant de rejoindre la base de départ; le long aviron permet de renforcer l'action des gouvernails à faible vitesse; au premier plan, le canon d'une mitrailleuse de 30 et la tôle rehaussant l'étrave en position haute.

Navigation dans un arroyo.

Passage sous un pont des singes.


On s'apprête à beacher.

Mise en position à la main pour aborder la rive.

Traversée d'un rach ; la sortie a l'air de bien se passer parce que la berge est en pente douce.

Sortie de l'eau ; on voit que malgré le redan inférieur de l'étrave, il est impossible de franchir un obstacle à bord franc de plus de 35 à 40 cm de hauteur sans l'aménager. Comme un légionnaire est en train de sortir un cable à l'avant, il est probable que l'engin patine et qu'il faudra le tirer !


S i le crabe patine et n'est pas sur le ventre, il est souvent suffisant et plus rapide de transformer deux équipages en bêtes de somme plutôt que d'atteler un autre crabe, surtout si c'est le premier qui est en mauvaise posture.

Lancé à fond malgré la pente, et en chargeant bien l'arrière, on peut quelquefois passer "limite". Ce crabe est armé d'un fusil-mitrailleur 24-29 (débarquable) au lieu d'une mitrailleuse de 30.

Ce coup-ci, on est complètement embourbé.

Passage d'une coupure ; ce crabe a un équipage indochinois (c'étaient en général des Cambodgiens de Cochinchine).

Pour sortir de l'eau, encombrée de "luc-binh" (jacinthes d'eau), il faut encore une foic charger l'arrière de ce crabe F.M., et se faire tirer par un autre engin (qu'on ne voit pas, mas le cable est visible à droite).

On est arrivé sur la ligne de départ sur un terrain qui permet de se déployer et de partir en charge de cavalerie !

En rizière inondée, on progresse rapidement en raison de la très faible pression au sol (de l'ordre de 150 g/cm²), mais les herbes ou la paille de riz bourrent souvent, risquant de provoquer déchenillage ou rupture ; il faut fréquemment nettoyer le train de roulement, comme le font ces deux équipages. (parfois tous les 500 mètres ).

Ce sont bien les mêmes légionnaires et matériels, mais briqués et hiératiques pour un défilé !
de g à d = Lieutenant PINEL et lieutenant de MONTMORIN
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