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Voiçi le récit de la prise de la ville de Friedrichshafen
par le deuxième escadron du Premier Régiment Etranger de
Cavalerie, le 29 avril 1945.
Les restes des 106° et 719° Divisions Allemandes viennent d'échouer
dans un dernier effort pour se frayer un passage endirection des Alpes
Bavaroises. Plus au nord, les Kampfgruppen blindés, qui se replient
de la Forêt-Noire, se sont vus fermer la porte du réduit
par le loquet de Stockbach.
Si l'ennemi est désorganisé, il n'est pas démoralisé.
Doté de nombreux bazookas, il s'accroche aux villages et aux bois
avec une opiniatreté farouche. La 5° Division Blindée,
qui "exploite" enfin sur les arrières, travaille en pleine
zone d'insécurité.
Avril 1945! C'est la merveilleuse période des longs raids des unités
de reconnaissance; c'est aussi pour elles la période des durs combats
et des lourdes pertes. Lancés très souvent à 15 ou
20 kms des sous-groupements, les pelotons de reconnaissance, réduits
à deux-auto-mitrailleuses et quelques jeeps, connaissent l'apre
joie du rush à travers le pays, la frénésie de la
poursuite, mais aussi le dur accrochage, les embuscades tendues par quelques
hommes décidés à ne pas accepter une défaite
pourtant déjà consommée.
Curieuse ambiance de cette fin de guerre: les journées coutaient
cher au personnel des auto-mitrailleuses, mais les nuits calmes et les
fins de missions ramenaient les équipages fatigués et couverts
de poussière dans les P. C. confortables.
Le 28 avril, à 17H30, le P. C du Capitaine Denardou Commandant
le 2es/ 1° REC, s'installait à Ludwigshafenam-Bodensee.
Une heure après, et sur l'ordre du Colonel Commandant le Combat-Command,
les trois pelotons de l'escadron (Pelotons Barbey, de Monplanet, Gautier),
qui avaient travaillé toute la journée avec leurs sous-groupements
respectifs, ralliaient ludwigshafen.
A 19H30, les pleins étant faits, les réparations de première
urgence terminées et, sauf les hommes de garde, les équipages
se dirigèrent vers les maisons préalablement marquées
à la craie par le sous-officier de campement.
Les habitants reçurent les ordres pour préparer le nécessaire;ceux
qui laissèrent apparaitre un naturel grognon eurent 15 minutes
pour évacuer les lieux.
Le Légionnaire Halachoff, connu dans toute la 5° Division Blindée
sous le sobriquet du "motocycliste Kalmouk" qu'il devait à
un type physique accentué, vint avertir les officiers dans leurs
P. C respectifs que le capitaine serait heureux de les recevoir à
sa table à 21H.
A l'heure fixée, chemise blanche et cravate verte, les Lieutenants
Barbey, de Monplanet, Gautier arrivèrent. On échangea les
nouvelles:au Troisième peloton, rien; au Deuxième, un blessé:sniper
dans un arbre; au Premier, deux tués et une jeep en l'air. Puis,
on passa à la salle à manger. depuis 1943, cinq officiers
s'étaient assis à cette table qui ne seraient plus jamais
là: le Lieutenant de la Forest Divonne et le Lieutenant d'Arras,
morts pour la France en Afrique, le Lieutenant Boulubache tué en
Alsace (28/11/45), le Lieutenant de Richemont tué en Allemagne
(21/4/45) et le Lieutenant Garnier tué à Lochgau. ce soir
là, le diner fut particulièrement gai à cette popote
du 2° Escadron, celèbre dans tout le C. C par son ambiance
sympathique. Le Capitaine, ses trois Lieutenants et l'Aspirant Adjoint
au Capitaine avaient, une particularité
commune: celle de mesurer 1m83, ce qui leur assurait toujours un certain
succès lorqu'ils "dégageaient" ensemble. (en outre,
et ce point a une importance capitale pour la suite de ce récit,
le Lieutenant Gautier avait, ce jour là, le bras droit dans le
platre, portait un képi (cible idéale pour un sniper) et,
comme toujours, n'avait pas de revolver sur lui! ).
Vers 23H, le capitaine fut appelé au P. C du Groupement. Les Lieutenants,
avec le calme des vieilles troupes, allèrent se coucher. Seuls
l'Aspirant, les motocyclistes et les radios de service restèrent
au P. C de l'Escadron pour attendre le retour de leur Commandant d'Escadron.
Celui-ci revient vers minuit et se contenta de fixer le petit-déjeiner
à 6H. L'Aspirant rédigea trois messages que le motocycliste
de service porta à chaque sous-officier de garde et, à 5H55,
le 29 avril 1945, les trois têtes de peloton du 2° Escadron
signalaient "parés"; Les officiers rassemblés
à la popote recevaient leur mission: -Le C. C. continuant à
balayer la rive nord du lac de constance, en direction de la frontière
autrichienne, le 1° Peloton de l'escadron de reconnaissance, détaché
aux ordres du Commandant Laimay, rejoidrait celui-ci à Billefingen
et éclairerait à son profit sur l'axe Bermatingen-Markdorf-Friedrichshafen.
Départ immédiat. dans un vrombissement de moteurs et, au
milieu de la fumée bleutée des pots d'échappement,
le Premier Peloton démarra. La mission du reste de l'Escadron était
la suivante: le Capitaine, conservant ses Deuxième et Troisième
pelotons et dépassant le Sous Groupement Robelin à Uberlingen,
"éclairerait" au profit du C. C. sur l'axe Uberlingen-Meersbourg-Friedrichshafen.
(Deuxième peloton de tête, Troisième réservé).
A Uberlingen, on dépassa les camarades du Premier Chasseurs et
du R. M. L. E. Le peloton de tête essuya quelques coups d'armes
légères en traversant les bois qui bordaient la route et
écrasa de son mépris un tireur de bazooka qui rata à
10 mètres la seconde voiture. On approchait de Meersbourg. . .
La petite ville se présentait mal, très mal même:
la route encaissée entre le lac et un coteau à pic, n'offrait
aucune autre possibilité de manoeuvre que de faire demi-tour en
s'y reprenant à deux ou trois reprises. . .
Le Chef du deuxième peloton fit monter ses éclaireurs sur
les plages arrières. La précaution n'était pas superflue:
en un clin d'oeil, le scénario habituel se déclencha: barrage
au tournant, attaques au panzerfaust sur les flancs, feux d'infanterie
sur tout le détachement. La contre-manoeuvre se déclancha
automatiquement: les éclaireurs jaillirent dans les vignes, les
blindés, protégés par des fumigènes, arrosèrent
à la mitrailleuse et au canon les alentours de la barricade et
les fossés de la route; mais, sévèrement accroché,
le Peloton devait se contenter de conserver un agressif contact sans pouvoir
songer à manoeuvrer.
Le Lieutenant commandant le peloton réservé suivait l'affaire
à coté du Capitaine. Les deux voitures radio du P. C. enregistraient
à coté d'eux les compte-rendus, et, tandis que le Peloton
de tête envoyait ses premiers renseignements de contact sur Meersbourg,
le Premier Peloton se signalait, lui aussi, violemment accroché
entre Bermatingen et Markdorf. "Allez" dit le Capitaine au Lieutenant
Gautier, chef du Troisième Peloton, en traçant avec son
doigt une demi-circonférence qui, contournant Meersbourg, ramenait
sur la route de Friedrichshafen. Par un invraisemblable chemin qui montait
à pic à travers bois, le Troisième Peloton arriva
à l'entrée Nord de Meersbourg. Là aussi, les Allemands
avaient installé un dispositif de feux, mais, attirés par
l'action qui se poursuivait sur les bords du lac, les guetteurs laissèrent
approcher les deux premiers blindés sans les voir. En quatre coups
de canon, deux mitrailleuses ennemies furent neutralisées. Le Peloton
fonça. . . et s'offrit le luxe d'arriver sur une section d'infanterie
Allemande qui mangeait ses conserves: le repas fut interrompu!! Se rabattant
vers le sud, le Troisième Peloton arriva dans le dos des Allemands
qui ennuyaient tellement le Deuxième Peloton. L'affaire fut rapidement
réglée. Cout de l'opération: deux blessés
légers. Suivant ses traces, un petit Groupement chars-infanterie
avait pris à son compte le nettoyage de Meersbourg. La route de
Friedrichshafen était libre. Le Troisième Peloton du Lieutenant
Gautier fonça...
Cinq villages séparent Meersbourg,que venait de faire tomber la
petite manoeuvre du détachement de reconnaissance,de la grosse
ville de
Friedrichshafen:
ce sont les agglomérations de Stetten,Immenstadt,Fischbach,Manzell
et Seemos.
La première n'était tenue que par quelques fantassins exténués
de fatigue: elle fut traversée en trombe par le Peloton de Reconnaissance.
Par contre,l'entrée d'Immenstadt,était solidement barricadée:
trois panzerfaust éclatèrent autour de la première
blindée en faisant beaucoup de bruit,énormément de
fumée et,par miracle,aucun mal.
Des rafales de mitrailleuses partirent d'une belle maison,surmontée
d'une croix de Genève.Pénétrant par les cours intérieures,sautant
les haies du jardin,les éclaireurs du peloton cueillirent les infirmiers
repentants.
Des citoyens d'Immenstadt,réquisitionnés,ouvrirent une brèche
dans les barricades.Le feu continuait,partant des toits des maisons et
des soupiraux de caves,mais l'entrée du village fut déblayée
rapidement.Laissant le nettoyage au Sous-Groupement qui suivait,la reconnaissance
fila vers l'est.Par longs bonds,de compartiment de terrain en compartiment
de terrain,la patrouille d'auto-mitrailleuses progressait.
Le pays semblait mort,vide... Il faisait beau... Tout d'un coup,le blindé
de tête,qui montrait son nez à un tournant,s'arrêta,puis,doucement,silencieusement,fit
marche arrière.
A l'extrémité d'une longue ligne droite, on apercevait une
conduite intérieure civile qui arrivait en direction de la patrouille
française.Brutalement,elle se trouva nez à nez avec le canon
de l'auto-mitrailleuse....
Deux légionnaires étaient déjà aux portières:
un homme et une femme descendirent.L'interogatoire fut rapide. Lui était
ingénieur aux usines Zeppelin,elle sa secrétaire: ils venaient
de Friedrichshafen.
-S'il y avait des troupes à
Fischbach,Manzell et Seemoos ?
-Non,très peu,seulement des hommes du Volkssturm.
-Et à Friedrichshafen?
-Beaucoup.
-Combien?
-Il y en a de partout.
-Quelle unité?
-Je ne sais pas.Du Volkssturm et puis des S.S.avec des camions.
-Qui commande?
-Un colonel S.S.
-Où est son P.C?
-A l'hotel principal.
-Vous m'assurez qu'il n'y a aucune barricade jusqu'à Seemoos et
peu de monde dans les villages?
-Oui,Monsieur l'Officier.
Le village de Seemoos était libre,mais
en sortant,l'auto-mitrailleuse du Maréchal des Logis Chef Torné
aperçut,à moins de 300 mètres d'elle,cahotant sur
un chemin de terre,trois gros camions chargés de fantassins: le
premier fut bloqué par un obus au moteur et commença à
flamber; les deux autres,en essayant de doubler,s'enlisèrent.
Le Peloton Gautier,déployé en bataille,ouvrit le feu au
canon et à la mitrailleuse,puis,sans s'attarder à poursuivre
les survivants qui couraient à travers champs,il se lança
dans la direction de Friedrichshafen.
A quelques kilomètres de la grosse ville allemande,on aperçut
derrière un ponceau barré un motocycliste allemand qui essayait
vainement de mettre sa moto en route.Il eut le bon gout de nous expliquer
qu'il était seul et que,détaché d'un poste de surveillance,sa
mission consistait à alerter les défenseurs de la ville
lorsque l'ennemi arriverait. Une fois de plus,le Peloton Gautier sentit
sa baraka...
Il avait maintenant de grandes chances de pouvoir reconnaitre les défenses
extérieures de Friedrichshafen et de renseigner au mieux les camarades
du Groupement qui le suivait. Mais Saint Georges,patron des cavaliers,lui
offrit deux minutes plus tard l'occasion de vérifier que sa baraka
était encore plus solide qu'il ne le pensait.Sortie on ne sait
d'où,une "décapotable",surmontée d'un drapeau
blanc,s'approchait.Un petit homme tout rond en descendit.Il s'approcha
du Lieutenant Gautier,salua à l'hitlérienne par habitude,se
cassa en deux et enleva son chapeau.Un grand diable maigre,portant l'uniforme
des médecins,salua lui aussi et se figea dans un impeccable garde
à vous,trois pas derrière le petit monsieur rond. Celui-ci
parla: -"Monsieur l'Officier,je suis un habitant de la ville de Friedrichshafen
et je désire que la population,qui a déjà tant souffert
des bombardements,soit épargnée.Je vous propose de venir
avec moi pour discuter à la Mairie des conditions par lesquelles
la ville pourrait être déclarée "ville ouverte".
Le Lieutenant Gautier avait,par construction,suffisamment de toupet pour
paraitre trouver le plus naturel du monde que les habitants d'une ville
allemande viennent jouer auprès de lui les bourgeois de Calais.Il
demanda toutefois quelques éclaircissements. -D'abord,je ne saisis
pas très bien le mot "discuter"...Vous savez que si nous
le désirons,notre aviation et notre artillerie peuvent réduire
votre ville en cendres dans l'heure qui vient...Ensuite,dois-je comprendre
que vous êtes l'interprète de l'autorité militaire?
Est ce le Colonel qui a son P.C. à Friedrichshafen qui vous envoie
vers nous? Le parlementaire improvisé sembla un peu terrassé
par cette question qu'il n'attendait pas...
Il avoua que l'autorité militaire n'était nullement au courant
de sa démarche et que,l'eut-elle connue,elle ne l'eut vraisemblablement
guère appréciée. L'affaire était tentante,mais
les moyens un peu disproportionnés...
Si l'on retrouvait à Friedrichshafen les hommes de Stokach et de
Meersbourg,augmentés de ceux qui venaient d'accrocher si sévérement
le Premier Peloton à Markdorf trois heures plus tôt,l'affaire
serait sérieuse. -"au moins une affaire de C.C" pensa
le Lieutenant Gautier. Il y avait une autre solution: ce que l'on appelle
en language cavalier et légionnaire le "grand coup de cravate"...
entrer dans la ville,s'emparer du P.C. du Commandant d'Armes... et espérer
que le Premier Chasseurs et le R.M.L.E. arriveraient à temps pour
empêcher la chose de tourner trop mal. Le Capitaine commandant le
Deuxième Escadron,seul dans sa jeep,arriva sur ces entrefaites.Il
écouta,réfléchit et accorda l'autorisation que sollicitait
le Lieutenant Gautier.Il se chargea de demander au Colonel Commandant
le C.C. de faire accélérer ses gros. Le Lieutenant Gautier,donna
ses ordres au parlementaire: "Je monte dans votre voiture,mais j'emmène
avec moi un petit détachement d'escorte qui nous suivra.En aucun
cas nous ne tirerons les premiers,mais à la moindre résistance
de la part de la garnison,votre ville sera immédiatement bombardée
par notre aviation.Vous répondrez personnellement de ma propre
sécurité et de celle de mes hommes qui m'accompagnent."
Les quatre sous-officiers du Peloton,qui avaient suivi la conversation,comprenait
parfaitement de quoi il s'agissait. "Tout le monde en képi
blanc,les canons au bleu,ne tirer en aucun cas;donner l'impression aux
allemands que la ville s'est rendue et que nous faisons l'entrée
de libérateurs.On va vous conduire au P.C. de la défense.Là,
et sur mon ordre,changement de rôle:les deux auto-mitrailleuses
bloqueront les issues et les équipes d'éclaireurs viendront
avec moi...Inch'Allah,nous coucherons à Friedrichshafen ce soir!"
Les hommes s'amusaient comme des fous.Les képis blancs sortirent
des boites de ration U,les canons pointèrent vers le ciel et la
petite caravane se mit en marche.Dans la voiture de tête,l'Allemand
parlait tant qu'il pouvait...et buvait de temps en temps de grand coup
de rhum! L'infirmier,perché sur le siège arrière,agitait
son mouchoir blanc.Le Lieutenant répondait distraitement à
son interlocuteur,qui voulait absolument savoir quand la guerre serait
finie,si l'occupation durerait longtemps et où étaient les
Russes.Tout d'un coup,l'Allemand ne parla plus; l'infirmier s'agenouilla
sans cesser d'agiter son mouchoir blanc et le Lieutenant Gautier en déduisit
que l'on devait approcher de la ville.Il se retourna,fit un signe d'amitié
au Maréchal des Logis Chef Torné qui,debout dans sa tourelle,lui
répondit en souriant,et alluma une cigarette.Les premières
maisons apparurent.Près de celles-ci,une vingtaine de soldats allemands,debout,eurent
un geste d'hésitation en voyant la voiture allemande,puis disparurent
dans des trous individuels.Le toubib agitait son mouchoir de plus en plus
fort....Le parlementaire hurlait "Behendete...Finie,la guerre...Finie!"
Les légionnaires riaient en faisant de grands signes des bras et
de la main.Les voitures continuaient à avancer.Un jeune officier
allemand et trois hommes bondirent sur la voiture;Ils virent le bras en
écharpe du Lieutenant Gautier,qui fumait toujours sa cigarette,les
képis blancs des légionnaires,les canons pointés
vers le ciel.En un éclair ils comprirent..."Ach,ce sont des
prisonniers" dit l'officier allemand en riant...et le petit détachement
passa...
Evitant les grandes artères entrecoupées de barricades,la
petite voiture guidait le Peloton vers le centre ville.L'affaire faillit
se gater quand, brusquement,on se trouva nez à nez avec une grosse
patrouille!
Là encore,le providentiel bras en écharpe du Lieutenant
Gautier,joua son rôle et les explications embrouillées des
passagers furent jugées satisfaisantes.
On arriva au P.C.allemand,à l'hôtel.Là,les rôles
changèrent: les blindés de L'Aspirant Christophe et du Chef
Torné se placèrent en surveillance aux entrées,les
équipes de jeeps bondirent dans la maison.Toujours menés
par leurs guides,le Lieutenant Gautier et ses légionnaires pénétrèrent
dans les bureaux.De chaque pièce sortaient des officiers et sous-officiers
qui,ne comprenant rien à ce qui leur arrivait,n'opposèrent
aucune résistance.Le central téléphonique fut occupé,mais,le
bureau du Colonel fut trouvé vide: réalisant plus rapidement
que ses officiers ce qui se passait,celui-ci avait filé avec son
officier adjoint.Leur voiture sortait du jardin de l'hôtel,lorsque
les légionnaires Ray et Sansot les aperçurent.En 200 mètres,la
jeep "Casablanca IV" rejoignit la grosse Opel...Le Colonel fut
amené au Lieutenant Gautier;quelques précisions,exactes
ou fausses,lui montrèrent qu'il n'y avait plus aucune possibilité
de résistance.Il accepta de donner par téléphone
ordre à ses commandants de secteurs de ne pas tirer et de rassembler
leurs unités sur la place de la mairie.Le Capitaine et le Deuxième
Peloton,guidés par radio,arrivèrent.Il était temps...par
sections,au pas cadencé,puis par compagnies,1250 soldats allemands,encadrés
et armés,débouchèrent sur la grande place de Friedrichshafen.Six
blindés et neuf mitrailleuses à terre,totalité des
moyens de feu du Deuxième Escadron,les encadrèrent.Rapidement,les
Officiers et les Sous-Officiers furent isolés de leurs hommes et
placés sous bonne garde dans les salles de la mairie.Au moment
où la nuit tombait,une certaine effervescence commençait
à se manifester parmi ces hommes qui ne comprenaient toujours pas
pourquoi on ne les avait pas laissés se battre.Heureusement le
Sous-Groupement de Chalain et le Sous-Groupement Laimay entrèrent
dans Friedrichshafen,l'un par l'ouest,l'autre par le nord... Par son audace,le
Deuxième Escadron venait de prendre la ville de Friedrichshafen.
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Le fanion du Deuxième Peloton du Lieutenant Gautier.Deuxième Escadron du 1REC |
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Le Lieutenant Gautier à bord d'une AM
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Le Lieutenant Gautier avec son bras en écharpe"
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Defilé du 1°REC à Colmar, février 1945.
Le porte étendard est le Lieutenant de Richemont.
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