les véhicules et engins du 1°REC et des unités dérivées: les chevaux, l'AM WHITE

                   
 

LES CHEVAUX


A tout seigneur tout honneur, ils sont les premières montures du 1°REC.


C'est à Saida (Algérie) au sein du 2°REI que les 4 premiers escadrons du 1°REC sont formés, un à un avec les cavaliers étrangers et français des 1° et 3° REI. La 25°Cie du 2°Etranger prend les cavaliers en subsistance.
Les chevaux du 1°escadron sont fournis par le 6°Regiment de Chasseurs d'Afrique.
Ceux du 2°, par le 6°Regiment de Spahis, ceux du 3° par les 1° et 5°Spahis,et ceux du 4° par le 4°RCA.(Regiment de Chassseurs d'Afrique).

Dirigès sur Sousse en Tunisie, les escadrons s'installent au camp de Kaalashira avec vues sur la mer.
L'Escadron de Dépot et d'Instruction est quant à lui à Sidi El Hani, et ses chevaux sont fournis par plusieurs régiments de Spahis.

Les informations suivantes sont tirées du livre de M°JC Jauffret, cité en bibliographie:

Tous les chevaux du régiment sont de "race barbe de toutes robes". Ils arrivent une fois par an au régiment, achetés par la commission de remonte. Les escadrons choisissent par grade en fonction des besoins: aucune jument n'est tolérée au REC. Chevaux robustes mais sans pedigree ils ont un default de croupe qui "toombe en pupitre". Pour les "redresser", la remonte  de Constantine possède quelques étalons syriens. Au Maroc,les haras de Meknès, Fez, Temara, fournissent des animaux aux escadrons du REC. En Syrie, après Messifre et Rachaya,(ou tous les chevaux sont tués lors de chaque combat) le 4°Escadron reçoit des chevaux arabes à demi-sauvages que lui envoie le 18°escadron de remonte d'Alep. Le dressage de ces chevaux se fit à la grande joie des cosaques mais au détriment de quelques membres cassés parmi les nouvelles recrues.

L'homme est très attaché à son cheval et n'aime pas le prêter. Il prend soin de son alimentation, foin et avoine en poste, 4 kilos d'avoine par jour en opération au Maroc. Entre le cavalier et sa monture s'établi une relation de confiance réciproque. Le barbe, comme tous les chevaux, n'aime pas être surpris et sans être agressif, il peut ruer. Il faut toujours lui montrer qu'on ne le craint pas et aller droit devant lui. Certains légionnaires apportent le matin du sucre à leur monture. Les Russes ont pour habitude de donner les restes de leur pain à leur chevaux avant d'aller se coucher, ce qui entraine de fréquentes altercations avec le garde de l'écurie.

Les anciens racontent aussi quelques attachantes histoires de chevaux. Chaque année,une vente aux enchères a lieu à Sousse. lorsqu'un animal est déclaré "bon pour la retraite", le titulaire prend soin de vérifier si son ancien compagnon est bien nourri. L'acheteur le plus souvent, étant un conducteur de fiacre.
Certains chevaux sont gardés comme mascotte, tels "Caid" et "Bassour", agés de 20 et 21 ans, édentés, ils remplissent les fonctions de garde d'écurie calmant les autres chevaux trop excités.
Un état des animaux au 7 décembre 1934* donne le nombre de chevaux et de mulets alors possédés par le REC:

 
Chevaux
Mulets
Officiers
Troupes
Portion Tunisienne
22
580
24
Portion Marocaine
25
296
39
 
Total
47
876
63


Chiffres relativement faibles pour le Maroc puisqu'à cette éppoque, le 5°Escadron est motorisé. Ce tableau englobe les chevaux de selle, de trait et de bat.

*NB: à cette date le Régiment se présente sous la forme suivante:
- En Tunisie: l'EHR, l'Escadron de Dépot,et le 1° Groupe à Cheval (1° et 2°Esc)
- Au Maroc: le 2° groupe d'escadrons à cheval (3° et 4° Esc) et le 5° Esc (motorisé), le 6°aya, t été dissous dans l'année.

Le 5°Escadron créé en 1929 à Bou Denib dans le sud marocain, sera à ses débuts aussi à cheval, mais il devient pleinement motorisé en décembre 1929.

Au combat de Messifré (levant) en septembre 1925,tous les chevaux du 4°escadron sont tués ou disparus.
Lors du combat de Rachaya tous les chevaux (renouvelés entre-temps) seront également tués dans l'enceinte de la forteresse. Ils seront remplacés et l'effectif de l'escadron en comprend 170.
En 1929, les escadrons à cheval sont regroupés. Les 1° et 2°escadrons forment le 1°Groupe à cheval en Tunisie,les 3° et 4° forment le 2°Groupe au Maroc.

Un épisode de l'histoire du Regiment est décrit selon deux versions:

a) Après dissolution de l'Escadron d'Instruction de Sidi El Hani en 1937, est créé un escadron d'instruction à Sidi Bel Abbès. Un peloton rejoint le Tonkin où il doit former le peloton cavalier régimentaire du 5°REI.
b) En 1937, l'escadron de Dépot de Sidi El Hani est dissous: il devient escadron d'instruction et à Sidi Bel Abbès, une unité similaire de trois cent légionnaires est constituée, permettant le rapprochement du Régiment de la "maison-mère"*...un peloton à cheval, formé à Sidi Bel Abbès, rejoint le 5°REI au Tonkin.

En juillet 1939, les escadrons de Tunisie sont mécanisés. tandis que le groupement des escadrons du Maroc composé des 3°, 4° et 5° forme le 2°REC.

*M°Jauffret , dans son livre,insiste sur le fait que le régiment, à ses début n'avait pas trop de rapport avec la Legion Etrangère, si ce n'est le recrutement.
Les officiers provenaient essentiellement de la cavalerie métropolitaine,école de Saumur, Dragons...et l'isolement du Régiment en Tunisie, avait fini par créer une identité bien spéciale.

Le 1°décembre 1939, le 1°REC forme,avec le 4°RST, pour le besoin des troupes de Tunisie, le GRDI N°180 avec le 2°Escadron à cheval (très peu d'information sur cette unité).
Le GRD 97, pour la campagne de France (1939-1940), possède encore un escadron à cheval.
Les cavaliers viennent du 1°REC.
Le 1° mars 1940, alors que le GRD est au camps du Valdahon, il y a 328 chevaux de selle, 38 de trait et 141 mulets.
Après le retour du GRD 97 (le 7 septembre 1940) et sa dissolution (Le 30),à Sousse, le régiment se présente comme suit:

-A Sousse: l'Etat Major, l'EHR, le groupement de mitrailleuses et engins, et le 1°GE à cheval comprenant le 1°Esc, et plus tard le 2°Esc.
-A Bir Ben Rekba: le 2°GE motorisé comprenant le 3° et le 4° ESC ( à 3 pelotons de combat chacun).
Le 1( octobre 1940, le 1°REC conformément aux conventions d'armistice quitte Sousse, pour fez, au Maroc, où une nouvellle avanture l'attend.
En novembre 1942, après dissolution du 2°REC, le 1°REC comprend, avec un groupe mécanique et un groupe porté, un groupe à cheval, à Fez au Maroc.

A titre d'exemple, on peut noter:

Mai 1936, le GE à cheval fait une tournée de police de plus de 2000 Km, sans précédent dans les annales du Maroc. Les 3° et 4° Esc franchissent le Grand Atlas par deux fois, à 2700 m d'altitude, avec pour toutes pertes, un cheval mort au cours d'une chute et un mulet de train mort d'épuisement. "Il est probable qu'aucune autre troupe n'aurait été capable d'un effort varié et soutenu aussi remarquable".
Texte tiré du livre de M°Jauffret.

ORGANISATION DES ESCADRONS AU MAROC

Ces informations sont tirées du livre de M°JC Jauffret.
Elles correspondent à l'organisation théorique,à un moment donné, qui n'est pas connu; d'autres compositions sont possibles et l'on trouve schémas.
M°Alain Gandy, dans son livre (cité en bibliographie) donne une composition de 50 légionnaires au 3°Esc en 1927.

                                                    Escadron à cheval

PHR: PC du capitaine,l'infirmerie, la cuisine, la forge, les transmissions

Peloton de combat : Groupe de combat Escouade Escouade d'éclaireurs
Escouade Escouade FM
Groupe de combat Escouade Escouade d'éclaireurs
Escouade Escouade FM

Peloton de combat : Groupe de combat Escouade Escouade d'éclaireurs
Escouade Escouade FM
Groupe de combat Escouade Escouade d'éclaireurs
Escouade Escouade FM


                               ORGANISATION DES ESCOUADES D'ECLAIREURS et FM

Escouade d'éclaireurs: 1 brigadier 5 cavaliers 1 mousqueton LG
       
Escouade de FM:   1 brigadier 1 tireur,2 pourvoyeurs ,1 cheval de bat.

Afin de mieux assurer le service de sécurité rapproché le REC dispose de 2 groupes de mitrailleuses qui sont de toutes les opérations. Montées sur bat, ces armes constituent la véritable réserve de l'escadron qui s'en sert pour couvrir le mouvement des pelotons ou renforcer leur action dans une direction menacée.
Ces groupes sont aux ordres du commandant le Groupe d'Escadrons:
Il y a 4 mitrailleuses par groupe.

ARMEMENT DES CAVALIERS

Cette note est tirée du livre de M°Jauffret. Une autre étude a été réalisé par M°Raymond Guyader,conservateur du Musée de l'Uniforme Légionnaire de Puyloubier.

Le sabre se porte en toute circonstance "à la Spahis", à gauche pour les hommes,à droite pour les officiers qui le laissent pendre droit. Il s'agit du sabre de cavalerie légère à lame courte,modèle 1822 modifié 1880. Le biseau est tranchant, le dos plat. Deux pans creux à fons arrondi et deux gouttières creusent la lame de chaque coté. Deux branches latérales forment la garde. Une certaine fantaisie est permise pour les officiers dont certains adoptent la lame cosaque.
Comme arme de poiung,les officiers et quelques fois les sous-officiers de régiment sont dotés du revolver modèle 1892 de 8mm à barillet de six coups. Les tireurs au FM d'un escadron à cheval le porte aussi. Quelques officiers préfèrent le pistolet automatique.
Les premiers escadrons du REC sont équipés du mousqueton modèle 1892 à chargeur de trois cartouches, très maniables avec ses 3,1 kg et son canon raccourci. selon le témoignage des anciens, il est graduellement remplacé par le modèle 1916 et ne sert plus qu'à l'entrainement.
Le mousqueton 1916 est modifié en 1920 au niveau de la hausse.
Une baionnette* de 40 cm de long à large gouttière, à la lame tranchante dans sa partie inférieure,avec ou sans quillon, équipe les deux modèles.
Les légionnaires le portent croisé sur le dos. Très souvent les sous-officiers l'accrochent à leur selle dans une botte de mousqueton. Le mousqueton 1916 reste l'arme du Régiment jusqu'en 1943, date de l'adoption de la carabine US M1.
Les cavaliers portent la cartouchière 14-18 contenant en temps normal 60 cartouches. De plus,une cartouchière de 60 cartouches est placée à l'encolure du cheval.
Dès 1925, l'armement individuel des légionnaires bénéficie de l'appui du FM 1924.C'est la seule arme au calibre 7,5mm au Régiment.

La mitrailleuse Hotchkiss modèle 1907, pèse 23,8 Kg, pour une longueur de 1,28m. Dotée de bandes rigides de 50 cartouches. Ces mitrailleuses n'apppartiennent pas à proprement parler à un escadron. Les groupes restent aux ordres du comandement du Groupe d'Escadrons, qui les répartis selon les besoins. A Sousse, le groupe de mitrailleuse dépend de l'EHR.

La documentation photographique des archives d'Aubagne, confirmant les dire des anciens, montre que peu de temps avant la guerre de 1939, le groupe d'engins du régiment qui comprenait jusqu'alors le service des transmissions, s'enrichit de deux mortiers de 60mm modèle 1935.
Ces mortiers équipent aussi les escadrons du Maroc.

En 1939, le Regiment attend toujhours une dotation en canons anti-chars; cependant une photographie du Service Historique de la Legion, montre le peloton d'engins armé d'un canon qui rappelle la pièce de tourelle de 37mm des AM White. Il s'agit vraisemblablement d'un travail ingénieux des légionnaires du peloton.
L'armement des escadrons se complète par des grenades offensives et défensives distribuées au moment du combat.
Deux escouades par pelotons sont équipées de tromblons VB, ou de grenades à fusil pesant 490g et pouvant atteindre des portées de 170 à 200m.
L'armement lourd des escadrons est porté par les chevaux de bat et les mulets.
*une lettre manuscrite (correspondance privée) du Capitaine W.de Solomirsky nous donne quelques éclairages:
"Quand j'étais aux partisants au Maroc,j'ai étudié de près cette question (l'armement) et j'ai fait un rapport en haut lieu, d'une nécessité d'armer d'une carabine de cavalerie légère et automatique, les partisans, qui étaient la troupe rapide de la montagne du Maroc, alors pas encore soumis. Du reste,j'ai obtenu d'excelllents résultats, le vieux 86 (Lebel 1886,en 8mm) de la guerre étant trop lourd et peu maniable en montagne. J'ai fais adopter un couteau droit, posté à la ceinture comme baionnette sur cette carabine automatique, ce qui a donné de la confiance à tous les partisans du vieux Maroc, aussi bien à pied qu'à cheval". 1983.  

Etude réalisée par M°François PELISSIER.

 

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